dimanche 12 septembre 2010

une photo peut en cacher une autre…

C’est pas ma petite soeur qui dira le contraire (ouaich, Flora, kassedédie!), les nouvelles normes des photos d’identités, ça pue. Et pour le photographe qui doit gérer tout un tas de paramètres relous et pour le client qui se retrouve à tous les coups avec une tronche de sortie de prison…
Ma photo de passeport ne fait pas exception… Front luisant, joues rougeaudes, regard vitreux,  oreilles bien visibles parce que bien décollées par les cheveux… enfin, un régal du genre (et non, je ne posterai pas la photo!).
Que dire encore de la photo qui orne mon permis de conduire? Encore un collector où suite à une sombre histoire de ratage de teinture pendant un acte rebelle d’adolescente, je m’étais retrouvée blonde filasse (et non pas bimbo-platine, comme j’avais sans doute voulu à l’époque.)
Du coup, vous imaginez ma joie quand j’ai découvert que pour le visa, l’administration américaine avait ses propres normes en terme de photo. A savoir, un format 5×5 qu’aucun photomaton sur le territoire n’aurait pu nous délivrer. Finalement, on a trouvé un photographe qui a accepté de nous les faire. Le résultat se passe de commentaires, les normes US étant aussi inesthétiquement flatteuses que les françaises. « baissez donc la tête que je profite de ce superbe double menton », « non, non, attachez vos cheveux, oui, comme ça bien tiré en arrière »,  » ET ARRETEZ DE SOURIRE! »
Entre temps, et entre autres joyeusetés administratives, nous avions un questionnaire à remplir en ligne. Je vous explique brièvement la galère. Bon déjà, c’est en anglais, mais bon il va bien falloir s’y faire, hein. Et en plus, le temps est limité, la session expire au bout de vingt minutes et les points de sauvegarde sont rares. ça ressemblerait juste à un jeu vidéo rigolo si les questions n’étaient pas aussi imprévisibles… Du coup, le temps de trouver l’adresse de l’école et le numéro de téléphone de l’hôtel où on a séjourné il y a un an… Et bien, je vous le donne en mille, la session a bien eu le temps d’expirer deux fois.La mission s’est terminée victorieusement, avec l’aide certaine d’une trentaine d’onglets firefox ouverts sur les pages jaunes, le livret de famille dans une main, un CV dans l’autre.
En plus de ces questions existentielles pour notre intégration, ( je vous passe le chapitre de « non, on est ni terroriste, ni communiste, ni aucun autre truc en -iste; oui, j’ai le droit de me tenir à moins de cinq cent mètres d’une école primaire… » ) il  fallait uploader une photo. Avec la prévoyance qui le caractérise, Joss en avait déjà scanné au boulot.
En amoureux modèle, il cache au fond de son porte-feuille une photo de moi qui date des prémisses de notre histoire. En mari qui assure, c’est celle-ci qu’il a scanné et envoyé à l’ambassade qui elle-même, a estimé que les normes y étaient respectées.
Résultat des courses: Sur la photo de mon visa, j’apparais telle une déesse mythologique, jeune et fraîche, nimbée d’une mystérieuse beauté. ( bon, en même temps j’avais 20 ans…)
Espérons juste que les services de l’immigration me reconnaîtront sur la photo…