C’est pas ma petite soeur qui
dira le contraire (ouaich, Flora, kassedédie!), les nouvelles normes
des photos d’identités, ça pue. Et pour le photographe qui doit
gérer tout un tas de paramètres relous et pour le client qui se
retrouve à tous les coups avec une tronche de sortie de prison…
Ma photo de passeport ne fait
pas exception… Front luisant, joues rougeaudes, regard vitreux,
oreilles bien visibles parce que bien décollées par les cheveux…
enfin, un régal du genre (et non, je ne posterai pas la photo!).
Que dire encore de la photo qui
orne mon permis de conduire? Encore un collector où suite à une
sombre histoire de ratage de teinture pendant un acte rebelle
d’adolescente, je m’étais retrouvée blonde filasse (et non pas
bimbo-platine, comme j’avais sans doute voulu à l’époque.)
Du coup, vous imaginez ma joie
quand j’ai découvert que pour le visa, l’administration
américaine avait ses propres normes en terme de photo. A savoir, un
format 5×5 qu’aucun photomaton sur le territoire n’aurait pu
nous délivrer. Finalement, on a trouvé un photographe qui a accepté
de nous les faire. Le résultat se passe de commentaires, les normes
US étant aussi inesthétiquement flatteuses que les françaises.
« baissez donc la tête que je profite de ce superbe double
menton », « non, non, attachez vos cheveux, oui, comme ça
bien tiré en arrière », » ET ARRETEZ DE SOURIRE! »
Entre temps, et entre autres
joyeusetés administratives, nous avions un questionnaire à remplir
en ligne. Je vous explique brièvement la galère. Bon déjà, c’est
en anglais, mais bon il va bien falloir s’y faire, hein. Et en
plus, le temps est limité, la session expire au bout de vingt
minutes et les points de sauvegarde sont rares. ça ressemblerait
juste à un jeu vidéo rigolo si les questions n’étaient pas aussi
imprévisibles… Du coup, le temps de trouver l’adresse de l’école
et le numéro de téléphone de l’hôtel où on a séjourné il y a
un an… Et bien, je vous le donne en mille, la session a bien eu le
temps d’expirer deux fois.La mission s’est terminée
victorieusement, avec l’aide certaine d’une trentaine d’onglets
firefox ouverts sur les pages jaunes, le livret de famille dans une
main, un CV dans l’autre.
En plus de ces questions
existentielles pour notre intégration, ( je vous passe le chapitre
de « non, on est ni terroriste, ni communiste, ni aucun autre
truc en -iste; oui, j’ai le droit de me tenir à moins de cinq cent
mètres d’une école primaire… » ) il fallait
uploader une photo. Avec la prévoyance qui le caractérise, Joss en
avait déjà scanné au boulot.
En amoureux modèle, il cache
au fond de son porte-feuille une photo de moi qui date des prémisses
de notre histoire. En mari qui assure, c’est celle-ci qu’il a
scanné et envoyé à l’ambassade qui elle-même, a estimé que les
normes y étaient respectées.
Résultat des courses:
Sur la photo de mon visa, j’apparais telle une déesse
mythologique, jeune et fraîche, nimbée d’une mystérieuse beauté.
( bon, en même temps j’avais 20 ans…)
Espérons juste que les
services de l’immigration me reconnaîtront sur la photo…